Le
Collectif des élèves et étudiants de la région de Tambacounda (CEERT) compte
organiser un téléthon, samedi, en vue de récolter des fonds leur
permettant de prendre en charge les frais d'hébergement de ses membres
disséminés dans les différentes universités sénégalaises, à Dakar, Saint-Louis,
Thiès, Ziguinchor et Bambey.
"Puisque nous ne parvenons pas à travers les
autorités à obtenir ne serait-ce que le minimum pour loger nos
étudiants, nous avons jugé nécessaire d'organiser un téléthon le
samedi 24 dans les jardins de la mairie'', a indiqué Ibrahima Diallo,
coordonnateur du collectif des élèves et étudiants de la région de Tambacounda
(CEERT), lors d'un point de presse tenu dans la salle de délibération
de la mairie.
"Nous sommes là depuis pratiquement un mois, mais ce que nous avons obtenu
à Tambacounda est vraiment insuffisant par rapport aux besoins des
universités", a regretté M. Diallo, par ailleurs président de l'association
des élèves et étudiants de Tambacounda à l'Université Gaston Berger de
Saint-Louis.
Déplorant la situation ''très pitoyable'' dans laquelle se trouve la communauté
estudiantine originaire de Tambacounda, il a souligné que le Collectif a
"vraiment besoin" de fonds, avec les nouveaux bacheliers
qui attendent.
"Si les étudiants passent les nuits dans les amphithéâtres, les couloirs
et les restaurants et les autorités restent à ne rien faire, je me pose la
question de savoir (si elles aiment) leur localité", a poursuivi le
coordonnateur du CEERT, estimant que "les étudiants des autres régions
sont bien traités par rapport à (ceux de) Tamba".
"Nous lançons un appel à toutes les autorités, à toutes les bonnes
volontés, (les invitant à) venir massivement aider les étudiants à
travers l'apport financier qu'elles leur donneront", a pour sa part dit
Moussa Diallo, président de l'Association des élèves et étudiants
ressortissants de Tambacounda (ASEERT) à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD)
de Dakar, membre du Collectif.
Les personnalités de tous les horizons sont aussi invitées, a poursuivi Moussa
Diallo, notant que l'autorité légale est appelée à "prendre ses
responsabilités", dans le but de juguler les difficultés que vit la
communauté estudiantine tambacoundoise.
"On est fatigués de jeter des pierres, de crier partout, mais il faut
qu'on agisse méthodiquement", a relevé Moussa Diallo, rapportant que le
regroupement estudiantin a d'abord rencontré les autorités, pour recueillir
des informations pouvant les aider à définir une stratégie pour obtenir gain de
cause.
L'ASEERT vient de déposer sur le bureau du maire un programme évalué à 17
millions, dont 13 millions de francs CFA pour une année de loyer d'un immeuble,
des besoins pédagogiques qui s'élèvent à 2 millions 95.000 francs CFA et un
million 50.000 pour la promotion culturelle de la région à l'UCAD, a-t-il
révélé.
Sachant que cette enveloppe de 17 millions ne couvre que les besoins de
l'ASERT, la demande agrégée des étudiants des cinq universités, serait de
l'ordre de 25 millions de francs CFA, estime le collectif.
La mairie a octroyé une subvention de 4 millions à tous les étudiants réunis,
et le conseil régional a voté dans son budget une allocation de 5 millions de
francs CFA qui, à ce jour, n'est pas encore reçue par les structures
estudiantines, ont noté les membres du CEERT.
Le Collectif a profité de cette rencontre pour attirer l'attention des
autorités et desparents d'élèves sur la situation des élèves de terminale
qui, à une vingtaine de jours des anticipés de philosophie, sont en retard sur
leur programme, à cause d'une grève des professeurs de la discipline.
Dénonçant "le mutisme total" des autorités et des parents d'élèves
sur ce problème qui date de cinq mois, Ibrahima Diallo en a appelé au respect
du droit à l'éducation.
Suite à la médiation des étudiants auprès de l'inspecteur d'académie et du
gouverneur, les professeurs de philosophie ont proposé comme alternative
consistant à organiser des conférences à l'intention des candidats au
Baccalauréat.
Le coordonnateur du CEERT s'est dit dubitatif quant à la capacité des élèves à
assimiler les enseignements "en un laps de temps", tout en
avertissant que les responsabilités seront partagées si cette situation venait
à affecter les résultats.
(APS)
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