Le 29 juin prochain les électeurs sénégalais seront appelés
aux urnes pour renouveler ou installer, par le biais du suffrage universel
direct, leurs conseils départemental et municipal. A l’instar des autres
collectivités locales du pays, les populations des collectivités locales de la
région de Tambacounda, précisément celles du département et de la commune de
Tambacounda ne seront pas en reste. Les élections locales constituent un temps
fort dans l’agenda électoral de la République, en ce sens que d’une part elles
impliquent directement les populations appelées à se prendre en charge elles
mêmes par la désignation de leurs propres conseillers, et d’autre part elles
constituent une autre source de majorité (après celle issue des législatives)
sur laquelle le pouvoir exécutif espère compter pour dérouler son programme
politique.
Mais, c’est plutôt le caractère local de ces élections qui nous intéresse
dans cette étude. En effet, les locales sont des élections de proximité
où les populations à la base sont appelées à se choisir leur propres
dirigeants capables de concevoir et de mettre en œuvre des actions de
développement économique, social , culturel et environnemental de leurs
localités respectives. A l’heure actuelle, à Tambacounda comme dans les autres
collectivités locales, l’on note une floraison de candidatures (06 partis
politiques et 17 coalitions de partis politiques à Tambacounda, selon le
portail d’Alkuma info) prétendant soit au conseil départemental soit au conseil
municipal. Chaque parti ou coalition de partis politiques usent de ruses
et de subterfuges pour espérer être porté aux destinées de leurs localités
respectives. Toutefois, le dernier mot revient au citoyen ou à l’électeur local
qui, avec sa carte d’électeur, va trancher les listes en
compétition.
C’est ainsi, l’occasion pour nous d’attirer l’attention de ce citoyen sur les choix qu’il opérera le jour du 29 juin 2014 surtout dans ce contexte de la réforme de la politique de décentralisation à travers l’acte 3 dont l’un des objectifs est « la promotion soutenue de la qualité des ressources humaines. ». Pour l’électeur local, la présence de ressources humaines de qualité (compétence, intégrité, responsabilité..) doit être un critère déterminant dans son choix sur une quelconque liste. Sans préjudice d’autres critères pertinents et objectifs que pourrait se fixer tout électeur, nous osons croire que des ressources humaines de qualité constituent un gage pour des collectivités locales viables, compétitives et porteuses de développement. Bref, face à ce foisonnement de listes, le citoyen sera le seul « juge » appelé à les départager, par conséquent il se doit d’être vigilant sur ses choix, car une fois ces choix faits sur « ses » autorités locales, il ne les répétera que dans 05 ans, en principe. Par conséquent son vote se doit d’être profondément réfléchi et muri eu égard aux hommes et femmes qui présideront aux destinées locales. En outre, autant le citoyen est au cœur des locales, autant il lui est réservé une place de choix dans le cadre de l’acte 3.
En effet, le nouveau Code général des Collectivités Locales (CGCL) a prévu une section portant sur « la participation citoyenne » (dans le chapitre 01 du premier titre). Si l’article 06 du nouveau code n’est que la reprise des dispositions des alinéas 03 et 04 de l’article 03 de l’ancien Code des Collectivités locales, l’article 07 du CGCL, quant à lui, peut être regardé comme une innovation significative au titre de la participation des citoyens à la gestion des affaires locales. Cet article offre à l’exécutif local la faculté de créer un cadre de concertation qui pourra être consulté « sur toute matière d’intérêt local ». Dans l’attente imminente du décret devant fixer la composition et les modalités d’organisation et de fonctionnement de ces cadres de concertation, nous osons espérer que ces structures d’échanges et de dialogues sur les affaires de la cité pourraient grandement contribuer au déficit de participation citoyenne dans les collectivités locales qui affecte la majeure partie de celles-ci. Ainsi, avec ces nouveaux cadres, le citoyen continuera, même après les locales, à « garder un œil » sur la gestion de ces autorités locales.
Au finish l’idée de démocratie à la base et participative ne se fera qu’avec un citoyen avisé et engagé au nom et pour le compte de sa communauté.
Oumar DIALLO
Coordonnateur CGP Tambacounda
Forum civil section Tambacounda
E-mail : oumarbaru10@gmail.com
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